« Et sinon, tu fais quoi dans la vie ? »

Quand on arrive dans une nouvelle région, on fait de nouvelles rencontres, il faut se reconstruire un réseau… Et que ce soit au cours d’une conversation banale ou une case à compléter sur des papiers, arrive toujours ce moment inéluctable. Celui où on te demande ce que tu fais dans la vie. J’aurais jamais cru être confrontée à ça un jour : ne pas savoir quoi répondre. Ou plutôt ne pas vraiment vouloir répondre.

« Je suis au chômage ».

Au chômage. (Enfin, pas vraiment. Parce que depuis un mois j’attends que Pôle Emploi se décide à valider mon dossier, mais ça, c’est une autre histoire). Je suis au chômage et c’est la honte. Parce que chômeur, c’est pas vraiment reluisant comme situation de nos jours. Il y a tous ces clichés, cette image de profiteur, de glandeur, entretenue par la société (et le gouvernement !). Alors voilà, j’ai pas envie d’être associée à ça. J’ai pas envie que les gens aient une mauvaise image de moi. Qu’ils pensent que je ne suis pas capable de travailler. Pire, que je n’ai pas envie de travailler. C’est bête, mais c’est comme ça. Alors le plus souvent, j’élude la question en parlant de ce que j’ai fait avant. Ou je dis que je suis « en cessation d’activité suite à la mutation de mon mari ». Mais dans le fond, ça revient au même.

« Oui, mais maintenant, tu fais quoi alors ? »

Pourtant, je suis loin de glander. Très loin même ! Entre la maison, les quelques cartons de déménagement qui restent à vider, l’administratif et les papiers à gérer (et il y en a beaucoup !), les filles, mes projets pour les cours… les journées sont plutôt très courtes ! Bon ok, j’ai un peu plus de temps qu’avant (pour bloguer par exemple ahah), mais je ne suis pas inactive.

Je suis peut-être au chômage, mais je ne fais pas rien ! Et j’aimerai bien pouvoir le dire, naturellement, sans avoir l’impression d’avouer l’inavouable.