1ÈRE PARTIE : L’ARRIVÉE AUX URGENCES GYNÉCOLOGIQUES
2ÈME PARTIE : LA SALLE D’ACCOUCHEMENT
3ÈME PARTIE : LIBÉRÉE, DÉLIVRÉE !
Il doit être aux alentours de 21h. J’ai envie de pleurer. J’ai sommeil. Et surtout, j’ai envie que ça finisse ! L’homme s’allonge comme il peut à côté de moi pour se reposer un peu. Dans la salle d’accouchement, il n’y a qu’un tabouret. Pas même un fauteuil. La nuit promet d’être longue. Ou courte. Ça dépend de quel point de vue on se place !
On dort un peu, par intermittence. J’ai réglé une alarme pour appuyer sur la pompe d’anesthésiant toutes les heure, à la demi. Histoire d’être sure de ne pas en louper une. J’ai pas envie d’avoir mal de nouveau.
1h du matin. La sage-femme vient faire un énième contrôle de mon col. Je suis un peu dans les vapes. L’homme aussi. Finalement, elle s’était trompée ! Plus question d’attendre 4h du matin ! C’est maintenant, NOW ! Elle appelle ses (nombreux !) collègues. Je suis tout à fait réveillée maintenant. L’homme aussi. Dans la panique, il appuie sur la pompe d’anesthésiant. Il ne veut pas je souffre. Effet immédiat : je ne sens quasiment plus rien.
Tout le monde est installé autour de nous. On me dit qu’il faut pousser maintenant. la sage-femme me dit « vous sentez mon doigt ? C’est là qu’il faut pousser« . Sauf que ben non, justement, je ne sens pas. Mais je pousse quand même. Comme je peux. Parce que j’ai pas eu le temps d’aller jusque là dans les cours de préparation à la naissance. Je pousse, je souffle. Je repousse. Plus longtemps. Pas assez longtemps. Je reprends mon souffle. Pas assez de souffle. Je vois des étoiles, j’ai peur de me sentir mal. La sage-femme m’encourage. L’homme aussi, à sa manière. On fait une pause. J’ai chaud. On me vaporise de l’eau sur le visage. Et je repousse. On me dit que la tête est là, on me demande si je veux la toucher. Je dis non. Une des sages-femmes réplique à sa collègue qui tire une drôle de tronche « moi non plus j’avais pas voulu ». je pousse. Je souffle. Je pousse. STOP ! Ma fille arrive. Il est 1h23 du matin. 20 minutes qui m’ont parue une éternité !
On la sort, on demande à l’homme s’il veut couper le cordon. Il ne veut pas non plus. On nous l’amène. Elle est toute rose. Et blanche aussi, pleine de vernix. C’est dégueulasse. On me dit « faites-lui un bisou », alors je lui fais un bisou. Et on l’emmène. Et c’est reparti pour un tour ! On perce la poche des eaux, je sens comme un truc glisser. Je demande bêtement ce que c’était. Et puis je me remets à pousser. Sauf que cette fois, ça ne fonctionne pas. Elle ne descend pas. Ou pas assez vite. On appelle une infirmière. L’obstétricienne m’explique la situation, elle me dit qu’il va falloir aller la chercher, la retourner et la sortir par les pieds. C’était bien la peine qu’elles soient toutes les deux têtes en bas !
Pas le temps de réagir que c’est parti ! L’infirmière prend de l’élan et me saute sur le ventre pendant que l’obstétricienne fait naître mon bébé. Elle aussi est blanche. Rouge aussi. Du sang. Mon sang. Un bisou et on l’emmène aussi. cette fois, l’homme les accompagne. Il est 1h32 du matin.
Pendant ce temps, on examine les placentas. Il y a un hématome sur l’un d’eux. Probablement dû à un coup, ce qui aurait provoqué la rupture de la poche des eaux. Je demande si j’ai eu une épisio, rapport au sang sur mon bébé. Non. Ouf. juste une micro déchirure qui ne nécessitera qu’un point de suture. J’attends des nouvelles de mes bébés. L’homme vient me montrer des photos. Je n’ai même pas eu le temps de les prendre dans mes bras. Le peau-à-peau, la tétée de bienvenue… Tout ça est déjà loin derrière moi. C’était pas du tout l’accouchement dont j’avais rêvé.
On me les amène enfin, chacune dans sa couveuse. Mes deux bébés en boite. Juste le temps de leur faire quelques caresses au travers du plastique. J’ai l’impression qu’on me laisse le temps de réaliser, mais on me fait comprendre quand même que ça presse un peu. La deuxième part en néonat’. Pour la première, on ne sait pas encore. Finalement, elle ira rejoindre sa soeur après un passage express en réa. Moi, je vais encore devoir attendre.
Retrouvez la suite, dans ma série d’articles « notre séjour à la maternité« . Sur le même thème, vous pouvez aussi lire le jour J, que j’avais écrit « à chaud », quelques jours après mon accouchement.
Une réflexion sur “La naissance de mes jumelles – 3ème partie #RDVTeamMultiples”