LA NAISSANCE DE MES JUMELLES
1ÈRE PARTIE : L’ARRIVÉE AUX URGENCES GYNÉCOLOGIQUES
2ÈME PARTIE : LA SALLE D’ACCOUCHEMENT
On mange tous les deux sur les petites tables, dans le hall de l’hôpital. Il y a du passage : des infirmières, des mamans et leurs bébés, des papas, des médecins… Je me fiche de savoir que ça coule toujours : de toute façon, j’ai pas le choix. On attend les contractions.
Qui finissent par arriver, timidement, sur les coups de 11h.
Retour dans la salle d’attente des urgences. Je commence à avoir mal mais toutes les salles d’examens sont pleines. On attend. L’une d’elles se libère enfin. On entre. On m’enfile la chemise d’hôpital, on pose le monito. J’ai mal. La jeune infirmière essaye de me poser la perfusion. Une fois. Deux fois, Trois fois. Pourtant, on voit bien mes veines, j’ai jamais eu ce soucis ! A la quatrième, elle me dit « si j’y arrive pas, je passe la main à une collègue« . Elle y arrive. Ouf. Je suis perfusée. J’ai des bleus partout aux poignets et aux plis du coude de chaque côté, mais je suis perfusée. On me passe un antibiotique puisque je perds toujours du liquide. J’ai un peu mal.
On me fait une échographie. Les filles vont bien. Il reste encore pas mal de liquide. la sécheresse, c’est pas pour tout de suite visiblement ! J’ai de plus en plus mal. Mais les contractions ne sont pas régulières et pas très efficaces.
Et pas fortes du tout d’après le monito. Pourtant, la douleur est bien réelle. J’ai mal mais je ne crie pas. La sage-femme pense que je fais du cinéma. L’homme a l’air perdu, sans savoir quoi faire. Je pleure un peu, en silence. La sage-femme m’apporte un suppo sensé aider à supporter la douleur. J’essaye d’être forte. Mon col ne bouge pas ou presque. C’est long. J’ai mal. J’ai surtout mal au dos, en fait. Paraît que ça arrive, d’avoir des contractions dans le dos. Je confirme.
Il est 15h. Je suis toujours en salle d’examen. 4 longues heures que je suis allongée sur ce lit en plastique, à attendre. Je demande quand est-ce que je passerais en salle d’accouchement. On ne sait pas trop. C’est un peu limite. Mon col est ouvert à deux doigts et demi. Même pas 3. C’est long. J’ai mal. Et je commence à avoir un peu peur aussi.
L’obstétricien, spécialiste des grosses gémellaires m’avait dit « pour moi, si vous accouchez entre 34 et 36SA, ça me va ! ». Je suis à 34SA+2. Deux jours à peine après le seuil critique. Mais mes filles seront quand même prématurées. Avec tous les risques que cela comporte.
15h30. Je passe finalement en salle de naissance. Enfin ! Je suis soulagée ! Je crois que ça y est ! Je me dis que je vais enfin avoir la péridurale. Manque de pot, l’anesthésiste est sur une urgence. Je demande quand il va arriver. Plusieurs fois. On ne sait pas. je crois que j’agace un peu la sage-femme avec mes questions.
Ce n’est qu’une heure et trente minutes plus tard qu’il viendra pointer le bout de son nez, l’air de rien. Il n’est pas très chaleureux. J’ai peur, j’ai froid, je tremble. Il me dit de me contrôler, ne me rassure pas vraiment. Je souffle, je fais le dos rond et j’attend qu’il me pique. C’est fait, j’ai rien senti du tout ! Il m’explique qu’avec la pompe je peux actionner l’envoi d’une dose d’anesthésiant. Que je dois le faire au moins toutes les heures, même si j’ai pas mal, car sinon on ne pourra pas rattraper la douleur. Ça y est. Je n’ai plus mal. J’essaye de dormir un peu. L’homme part manger.
Et l’attente continue. Une sage-femme vient contrôler mon col régulièrement. Une autre me poser des questions du type « quand est-ce que vous avez appuyé sur la pompe ? » (une fois par heure, comme prévu !) ou « votre col était à combien au dernier contrôle ? ».
L’équipe de nuit vient remplacer l’équipe de jour. Elles ont l’air gentilles. Jeunes. Mais gentilles. L’une m’examine, me dit « c’est pas pour tout de suite ! » Ah oui ? « A mon avis, pas avant 4 ou 5h du matin ». Il doit être aux alentours de 21h. J’ai envie de pleurer. J’ai sommeil. Et surtout, j’ai envie que ça finisse ! L’homme s’allonge comme il peut à côté de moi pour se reposer un peu. Dans la salle d’accouchement, il n’y a qu’un tabouret. Pas même un fauteuil. La nuit promet d’être longue. Ou courte. Ça dépend de quel point de vue on se place !
On s’y croirait! Me réjoui de lire le récit de ta délivrance!😉
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