Tous les deuils sont difficiles. Peut-être encore plus quand il s’agit d’enfants. Mais surement encore plus quand ils sont incompris. Et c’est de ces deuils incompris dont j’ai envie de parler aujourd’hui.
Ce deuil incompris, c’est celui de cette femme qui fait une fausse couche précoce, à quelques semaines de grossesse seulement. Et qui entend son entourage et le corps médical lui dire que « c’est pas grave, c’était pas vraiment un bébé après tout ! Et puis, ce sont des choses qui arrivent ! « .
Ce deuil incompris, c’est celui de cette femme qui apprend que sa grossesse n’évoluera pas. Parce qu’à l’échographie, elle réalise la poche est vide. Elle découvre ce qu’est un oeuf clair. Mais que bon, c’est pas grave non plus, elle n’était pas vraiment enceinte de toute façon.
Ce deuil incompris, c’est celui de cette femme qui fait une grossesse extra-utérine et qui doit subir intervention chirurgicale, en risquant d’y laisser une bonne partie de sa féminité. Là encore, difficile d’avaler la pilule…
Ce deuil incompris, c’est celui de toutes ces femmes qui ont du, à un moment ou à un autre, enterrer leur désir de maternité, leur espoir de porter la vie en elles. Pour un temps ou pour toujours…
Aux soignants, à l’entourage : ne jugez pas ces personnes, et surtout, ne sous-estimez pas leur douleur. Parce que dans ces deuils incompris, ce que l’on perd, c’est un rêve, un espoir, un futur, un idéal. Une chose qui n’a rien de concret pour vous mais qui existe déjà tellement pour nous.
Parce que je me suis sentie mère le jour même où mon test de grossesse s’est montré positif. Parce que je n’ai pas eu à attendre d’accoucher pour aimer mon enfant en devenir. Et parce que sa perte a été une réelle épreuve à surmonter.
Et au delà de la douleur, c’est l’incompréhension et le manque de soutien qui sont d’autant plus poignants. Ils vous transpercent de part en part. Et ça fait encore plus mal. De se sentir seule, désemparée, incomprise, face à la peine qui vous ronge de l’intérieur. Comme si vous n’aviez pas le droit d’être malheureuse. Comme si, au fond, vous n’aviez pas vraiment perdu quelque chose.
Bonjour,
Je suis entièrement d’accord avec vous, je ne peux que soutenir votre déclaration selon laquelle on se sent mère dès que le test de grossesse est positif. On pourrait presque dire que, pour sa mère, l’enfant existe depuis le moment où elle l’a désiré…
Je connais des femmes en deuil de maternité, qui pleurent depuis de longues années l’enfant qu’elles n’auront pas, et leur tristesse, leur douleur sont légitimes…
Il reste beaucoup de travail pour que professionnels et entourage soient capables, tout simplement, d’écouter les femmes, d’accepter leurs émotions bien réelles.
Des associations œuvrent en ce sens, mais c’est aussi en en parlant, nous, lorsque nous l’avons vécu, que nous pouvons petit à petit faire tomber le tabou et aider celles qui, après nous, vivront une épreuve semblable…
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Merci & douce journée,
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Bonjour, je vous remercie pour votre gentil message ! C’est rassurant de savoir que d’autres partagent cette vision des choses…
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