Juste une mère fatiguée

Je n’y arrive pas. Je n’y arrive plus. Je crois que ça y est, j’ai encore atteint mes limites. Comme quand, après 8 mois à la maison à m’occuper non-stop des filles, je ne me sentais plus vivre. Bouffée par le quotidien. Lassée. Sans arriver à profiter de ces instants. Sans réussir à apprécier ces moments sensés être magiques.

Aujourd’hui, de nouveau, je me sens étouffée. Fatiguée. Angoissée.

J’appréhende la fin de la journée. Le moment où je vais fermer la porte de la section de la crèche. Où je vais devoir encore leur courir après pour mettre les chaussures, le bonnet, l’écharpe, le manteau. Négocier le dernier tour de toboggan installé dans l’entrée de la crèche, juste à côté de la porte de sortie (quelle idée aussi !) en évitant la crise qui n’est pas loin. Les faire avancer, ensemble, dans la bonne direction. Sans que l’une ne se mette brusquement à courir seule de son côté. Sans que l’autre ne demande les bras en se roulant par terre. Répéter 50 fois qu’il faut enlever ses chaussures, son bonnet, son écharpe, son manteau, avant de monter sur le canapé. Répéter de nouveau 50 fois que sur le canapé, il faut rester assise.

Aujourd’hui, ce soir, tous les soirs, je passe mon temps à interdire, crier, me retenir de pleurer, me reprendre, expliquer, culpabiliser, renifler, baisser les bras.

Et pourtant, je les aime du plus profond de mon âme. Mais je ne sais plus comment m’y prendre. Je ne sais plus comment faire. Et je ne peux rien dire. Car je suis la mère. Je n’ai pas le droit de flancher. Je dois m’oublier. Je dois assumer.

Si j’essaye d’en parler à PapaPouce, à demi-mot, car je ne sais pas non plus comment m’y prendre, je vois bien dans son regard ce qu’il se dit. Je vois ses doutes. Je vois qu’il ne comprend pas. Je suis leur mère. Je dois les aimer. Je les aime. Alors pourquoi je n’ai plus envie ? Ce soir, j’aimerais juste claquer la porte et m’évader, hurler un bon coup, pleurer, me rouler en boule au fond d’un lit et dormir jusqu’à plus sommeil.

Je suis leur mère. Je n’ai pas le droit de flancher. Je dois m’oublier. Je dois assumer. Je n’ai pas le droit de démissionner. Alors je vais m’occuper d’elles. Comme j’en ai l’habitude. Je vais encore interdire, crier, me retenir de pleurer, me reprendre, expliquer, culpabiliser, renifler, peut-être verser une larme ou deux, les câliner, les embrasser, leur dire des mots doux et les rassurer. Me rassurer. Nous rassurer.

Dans le fond, je ne suis pas une mauvaise mère. Je suis juste une mère fatiguée.

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5 réflexions sur “Juste une mère fatiguée

  1. Christelle dit :

    Je comprends tout à fait ce que tu ressens. Il faut dire que ce n’est pas la vie quotidienne qu’on imagine avec ses enfants. Mais j’ai pu goûter régulièrement à ces moments difficiles avec mes jumeaux.
    Bon. Depuis leurs 3 ans je dois dire que c’est un peu plus simple. Etant seule avec eux 6j/7j du matin au soir, c’est moi qui ai droit aux crises. Donc les nerfs qui lâchent c’est normal.
    Après, je suis peut-être complètement nulle… mais finalement, malgré mes cris et mes interdictions perpétuels, ils ont tout de même acquis un certain savoir-vivre. C’est important de leur mettre des limites mais ils se cognent toujours à nous, nous, nous, LA maman!
    N’arrête pas de parler à leur papa. J’ai eu des mots très durs, des appels au secours envers le papa. J’ai été à 2 doigts de tout lâcher plusieurs fois. Et un jour il a réagi. Garde espoir.
    Accroche-toi, elles grandissent et sont dans l’âge compliqué.
    Tu es une bonne mère, soucieuse du bonheur de ses filles.
    C’est dur. Tu fais ton maximum, on ne peut rien te reprocher.
    Prends soin de toi autant que tu le peux.
    Courage. 😉

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