J’ai perdu les eaux sans m’en rendre compte !

Parmi toutes mes angoisses de femme enceinte, il y en a une qui s’est finalement « réalisée ». Peut-être d’ailleurs que ça m’angoissait parce que je sentais que ça allait arriver ? Ou c’est parce que ça m’angoissait que c’est arrivé ? Quoi qu’il en soit, c’est arrivé : j’ai fissuré la poche des eaux et je ne m’en suis pas rendue compte.

Du moins, pas immédiatement. Il faut dire que pour mes aînées, la rupture s’est faite de façon franche et soudaine. La flaque ! Tandis que là, j’ai eu des doutes pendant plusieurs jours, sans savoir s’il s’agissait réellement de liquide amniotique ou de pertes vaginales (généralement plus abondantes et liquides en fin de grossesse).

Je suis passée une première fois aux urgences, le mercredi 25 décembre, parce que j’avais la sensation que mon bébé bougeait moins. J’ai aussi confié ce jour au sage-femme de garde que je pensais perdre du liquide, mais peut-être que c’était pas ça. On m’a fait un monito pour contrôler bébé, puis j’ai vu le gynéco de garde qui m’a confirmé que tout allait bien à son niveau. Mais à aucun moment on n’a contrôlé mes pertes. Il faut dire que ce jour là – c’était quand même Noël ! – les urgences étaient déjà bien chargées et le personnel probablement en effectif réduit. Je suis rentrée chez moi avec la consigne de venir faire un nouveau contrôle 48h plus tard.

Le vendredi matin, me voilà donc de retour aux urgences. Bébé bougeait à nouveau normalement mais j’avais toujours ces doutes, cette sensation de perdre du liquide sans vraiment en perdre. La sage-femme de garde m’a posé le monito de contrôle et, dans la foulée, demandé si je voulais faire le test pour le liquide amniotique maintenant ou attendre la fin du monito. J’ai préféré être fixée le plus vite possible. Et j’ai bien fait : je perdais du liquide amniotique, en toute petite quantité. Ma poche n’était que fissurée. A peine car, sur la table d’accouchement, la sage-femme m’a confirmé qu’il restait encore une membrane.

Sauf que voilà. Une poche fissurée depuis une date indéterminée entraine la prise d’antibiotiques. En comprimés puis en perfusion durant l’accouchement. Sans compter que le prélèvement réalisé lors de l’examen du 9ème mois était positif au streptocoque B… Je savais alors qu’il était déjà trop tard. Si la poche était rompue, même un tout petit peu, le risque que les germes passent dans le liquide amniotique et que bébé l’avale étaient importants. Surtout si la poche s’était fissurée depuis plus de 48h…

Mademoiselle J est ainsi née avec une infection néonatale. Nous sommes restées 5 jours à la maternité, le temps pour elle de recevoir un traitement antibiotique adéquat. Dès ses premiers jours, elle a ainsi du passer par la case néonatalogie, remuant au passage de mauvais souvenirs, pour être perfusée et recevoir ses deux doses journalières d’antibiotiques.

On ne m’a jamais confirmé que son infection était dûe au streptocoque B, qu’elle était infectée par ma faute. Le personnel soignant s’est efforcé d’être rassurant, bienveillant. Et le fait est que son infection a été bien prise en charge et soignée, sans qu’elle n’en souffre outre mesure. Mais parce que je ne me suis pas assez fait confiance, dès sa naissance, elle, nous avons traversé des moments de doutes, de stress et de larmes. Alors, on ne le répétera jamais assez : écoutez-vous. N’ayez pas peur d’insister ni de déranger. Même en cas de fausse alerte. Mieux vaut ça que de risquer le pire.

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