Ce que j’apprécie avec les réseaux sociaux, c’est cette possibilité offerte d’échanger avec d’autres mamans, d’autres parents. À se conseiller les uns les autres, s’écouter. Avec plus ou moins de bienveillance.
Aussi, quand cette maman s’interrogeait sur l’attitude à avoir face à son fils qui mord les autres enfants à la crèche, j’ai eu envie de partager avec elle mon expérience. Parce que moi aussi, j’ai été confrontée à la situation. J’ai été « la maman de l’enfant qui mord ». Une situation particulièrement désagréable, au point qu’on préférerait presque être « la maman de l’enfant mordu », mais qui fini par passer. Presque tout seul, juste avec du dialogue dans notre cas.
Par curiosité, j’ai aussi lu les réponses des autres mamans. J’aurais mieux fait d’éviter. Parce que j’ai réalisé à quel point, encore aujourd’hui la bienveillance éducative n’est pas toujours au rendez-vous. Ça m’a sorti de mon monde bisounours, à croire que je suis plutôt bien entourée ! Sans pour autant parler de « malveillance », peut-être davantage de désinformation, elles étaient encore trop nombreuses à lui conseiller de lui rendre la pareille. Mordre son enfant pour lui montrer que ça fait mal. Mordre son enfant pour lui montrer qu’il ne faut pas le faire. On marche sur la tête non ? J’ai même appris que c’est une technique éprouvée, approuvée aussi par certains pédiatres. La « technique miroir » qu’ils appellent ça.
Alors j’ai beau ne pas être irréprochable en matière d’éducation – je crie un peu trop sur mes filles – ce genre de propos tend à me glacer le sang. Je n’ai pas pu m’empêcher de souligner l’absurdité de la chose, quand on sait que l’enfant considère ses parents comme un exemple. Que tout ce qu’il va retenir, outre la douleur et donc le fait que papa et maman peuvent lui faire du mal (même s’ils l’aiment), c’est que ce comportement est socialement acceptable, puisque ses parents le font. Autant dire l’inverse du message qu’on essaye de lui faire passer. Alors certes, il va peut-être finir par arrêter (à moins d’être maso, qui continuerait de faire quelque chose si en retour on lui fait du mal ?), mais pas pour les bonnes raisons. Pourtant, ces personnes seront persuadées d’avoir fait le bon choix puisque le résultat est là. Mais dans l’éducation, au fond, n’est-ce pas tant le chemin que la finalité qui compte ?
Alors je m’interroge. Comment aujourd’hui, en 2017, à l’heure où des études sérieuses (menées par l’OMS entre autres) mettent en évidence les effets néfastes à long terme des punitions corporelles (que de nombreux pays ont déjà rendues illégales), à l’heure où de nombres associations nous sensibilisent sur les violences éducatives ordinaires, des pédiatres, des professionnels de la petite enfance, puisque encore prodiguer ce genre de conseils ? Et comment des parents peuvent-ils croire que blesser son enfant est la meilleure solution qui soit ?
Ce monde n’aura de cesse de m’épater. Et ce n’est pas les réseaux sociaux qui diront le contraire !
Alors personnellement, je suis psychologue et j’ai déjà rencontré des enfants « mordants » ! Il est déconseillé de leur faire de même, que la maman les croque en retour « pour leur montrer ». Ca n’aura aucun sens pour eux et va faire plus de dégâts dans la relation « maman-enfant »… Je ne savais pas que les pédiatres recommandaient ça, je suis un peu abasourdie.
http://la-parenthese-psy.com/
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J’ai appris que la France a ré-institué la fessée comme légale, je crois que ça m’achevée ce jour-là. Ici nous avons encore 16 états sur 50 qui autorisent la fessée, dont 8 qui l’ont comme acceptable à l’école (le sud…). Faut-il militer pour que les obstétriciens, les maternités et les pédiatres dispensent des tracts et des cours sur le développement du cerveau de l’enfant?!
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