J’ai cet espèce de truc avec les gosses. Ceux des autres j’entends, pas les miens. Ce petit je ne sais quoi qui leur inspire confiance, qui leur donne envie de venir me voir, me parler.
Un peu comme les chats qui se sentent en sécurité avec les personnes qui ne les aiment pas. Pas que j’aime pas les gosses hein. Mais bon, je ne suis pas toujours à l’aise, surtout avec ceux des autres.
Et pourtant, à la crèche, lorsque je vais récupérer mes filles, j’ai bien observé leurs comportements. A l’égard des autres parents, plutôt de l’indifférence, parfois un sourire. Mais quand c’est moi, c’est la fiesta pour tout le monde ! Les premiers qui me repèrent sont ravis d’aller annoncer aux filles que je suis là. Quant aux autres, ils sont déjà en train de m’amener divers jouets ou de me raconter je ne sais trop quoi.
Alors je me dis que ça tient peut-être au fait que moi, quand j’arrive, je ne peux pas me contenter de rester debout avec mon enfant dans les bras pendant les transmissions, jumelles obligent. Donc depuis qu’elles sont petites, j’ai pris l’habitude de m’asseoir, le plus souvent à même le sol, et elles viennent sur mes genoux. Du coup, je dois sembler vachement plus accessible à tous puisqu’à leur niveau. Si bien que certains aimeraient bien aussi, venir sur mes genoux (et d’autres ne se gênent d’ailleurs pas !). Ça leur plait bien, à tous, de pouvoir me montrer le livre qu’ils étaient en train de lire, me donner la becquée, ou tout simplement avoir l’attention d’un adulte autre que les éducatrices. Forcément, ça plait beaucoup moins aux filles qui, depuis quelques temps, repoussent ceux qui s’approchent un peu trop en criant « c’est MA maman ! ». Alors je deviens source de disputes et chamailleries. Du coup, c’est encore plus gênant.
Et puis, à la bibliothèque, c’est pareil. Nous nous y rendons régulièrement le mercredi matin et nous nous installons dans l’espace réservé aux petits. Souvent, d’autres mamans ou des nounous nous rejoignent, accompagnés d’enfants. Ceux avec leurs mamans restent souvent près d’elles, mais ceux des nounous, ils me repèrent direct. Pourtant, ici, tout le monde est assis dans les coussins moelleux. C’est comme ça qu’hier je me suis retrouvée à enlever les bottes d’une petite fille qui n’était pas à moi mais qui n’arrivait pas à le faire seule et à trouver chouette de me solliciter, puisque j’étais déjà en train de déchausser mes filles. Si j’en fais deux, pourquoi pas trois. Et puis un peu plus tard, elle s’est aussi jointe à nous pour lire un livre sur les dinosaures (elle est d’ailleurs partie avec, la chipie !).
Bref, j’ai ce truc avec les gosses. Je ne sais pas quoi, mais c’est bien là.