A l’ère du tout numérique, le CSA a très récemment lancé ses nouvelles recommandations : pas d’écran avant 3 ans. Ma première réaction face à ça a été plutôt négative. Du genre « ouais mais les gars qui disent ça n’ont pas d’enfants !« .

Une réaction de mauvaise foi parce que c’est le genre de message qui me fait me remettre en questions et me sentir coupable. Coupable de n’avoir pas réussi à suivre et appliquer mes propres principes.

Dans l’absolu, bien sur que j’aurais préféré éviter de les exposer aux écrans, mais j’en ai été, j’en suis incapable. Parce que je ne sais pas jouer des heures durant avec mes enfants. Parce qu’elles ne savent pas non plus s’occuper seules sans me solliciter. Parce que mes parents habitent à 800km et que sans les écrans et Skype, ils ne se verraient que trop rarement.

Aujourd’hui, tenir nos enfants à l’écart des écrans est difficile. Télévision, smartphone, tablettes, ordinateur, bornes publicitaires dans les transports en commun… Les écrans sont notre lot quotidien. Même l’Education nationale promeut le déploiement du numérique dans les écoles et établissements scolaires.

Alors bien sur, comme dans tout, il y a des limites à s’imposer. Laisser un nourrisson devant un écran, c’est non. Laisser un enfant seul devant un écran pendant plusieurs heures, c’est niet aussi. Les écrans ont cet effet hypnotique sur les enfants. Ils les attirent comme la lumière attire les moustique en été ! Et c’est peut-être ça qui fait le plus peur finalement.

D’après le CSA, « regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de trois ans, même lorsqu’il s’agit de chaînes qui s’adressent spécifiquement à eux ». Il reconnait toutefois que certains programmes ont un intérêt pédagogique pour l’enfant passé 3 ans. C’est là où je ne suis pas forcément d’accord.

Je me rappelle encore de l’étonnement de notre entourage la première fois qu’elles ont parlé de dinosaure, quand d’autres enfants du même âge ne connaissent même pas ce mot. Elles s’intéressent aux dinosaures parce que dans Peppa Pig, Georges, le petit frère de Peppa, les adore. Pas sure qu’elles s’y seraient intéressées autant si elles n’avaient jamais regardé la télé. Et ce n’est qu’un exemple parmi bien d’autres !

Bien sur, comme chaque chose, je pense qu’il ne faut pas abuser. La télé, les écrans, ne remplacent pas les moments de jeux avec les parents. Pour moi, ils viennent juste les compléter. Pour aider les enfants à s’ouvrir au monde, à grandir, à évoluer, il faut leur proposer des activités variées. Les écrans font partie de notre monde, c’est indéniable. Alors autant leur apprendre à s’en servir correctement à s’en passer. Car c’est comme tout : lorsqu’il est interdit, un écran devient une tentation. Et alors le jour où on y a goûté, difficile de s’en défaire !

Mes filles n’ont pas encore 3 ans mais elles regardent déjà la télé. Au moins une fois par jour. C’est leur petit rituel en rentrant de la crèche, avant d’enchainer les activités de la soirée (bain, repas, toilette, coucher). Moi, j’avoue que ça m’arrange aussi d’avoir un temps calme pendant lequel je peux ranger un peu et préparer le dîner en (toute relative qu’elle est) tranquillité (car je les surveille du coin de l’oeil, histoire de ne pas être une mère complètement indigne !).

Pour autant, elles ne sont pas accros. Aujourd’hui encore, en gardant ma Mimine malade, nous avons passé un petit moment sur la tablette à faire quelques jeux ensemble. Essentiellement un jeu d’encastrement de formes. Un moment partagé mère-fille où elle m’a éblouie. Eblouie par la facilité déconcertante qu’elle a eu à comprendre le fonctionnement de l’application. Eblouie parce qu’elle arrive à tout trouver sans faire de faute. Et dès que je lui ai proposé de passer à une autre activité (pâte à modeler), elle a sauté du canapé dans la seconde et est allée chercher son petit matériel.

J’ai rangé la tablette et elle en l’a pas réclamée. Pas plus que la télé. Elle sait qu’il y a des moments dédiés aux écrans, mais aussi aux jeux, au dessin, à la pâte à modeler, aux sorties…

Les enfants et les écrans, il faut juste apprendre à doser et trouver le juste milieu.