S’il y a une chose dont je suis persuadée, c’est que je n’aime pas Paris. Cette ville n’est décidément pas faite pour moi ! Alors oui, il y a de jolis coins, de beaux monuments, pas mal de choses sympas à faire et à visiter. Quand on est jeune, sans enfant et pas pressé. Sinon, c’est carrément l’enfer !
Hier après-midi, j’ai rendu visite à mes collègues avec les filles. Sur Paris donc. J’appréhendais un peu les transports, les gens, qu’elles ne soient pas de bonne humeur… Après avoir couru toute la matinée (pur rien en plus, je vous passe les détails !), j’étais déjà moi-même dans de pas très bonnes dispositions. Stressée, un peu sur les nerfs. Pas cool quoi. Déjà, ça commençait mal.
Premier truc relou : le train. Un monsieur m’a gentiment aidé à monter ma poussette double dedans, puis une dame à la descendre (vive le trou de 50cm entre le train et le quai à Saint-Lazare !). Mais jusque là, tout s’est bien passé. Les filles ont été sages pendant le trajet.
Deuxième truc relou : sortir de la gare. Parce que oui, l’ascenseur pour descendre, c’est bien pratique, mais les deux marches devant le parvis ? (Et là je me dis que ça doit tellement être infernal pour les personnes en fauteuil). Heureusement un autre gentil monsieur m’a proposé son aide. Finalement, ils sont sympas les parisiens ? Attendez-voir…
Je me dirige vers l’arrêt du bus le plus proche. Déjà deux poussettes + un monsieur en fauteuil roulant qui attendent. Je sens que ça va être tendu, je commence à stresser. Puis finalement un autre bus a eu la bonne idée d’arriver alors tout s’est bien déroulé. Pas trop de monde dedans les filles qui jouent tranquillement. On descend (non sans mal ; merci madame encore !) du bus.
Jusque là, ça va donc. Je suis enfin détendue, il ne me reste plus que quelques mètres à faire avant d’arriver. Mais c’est là que tout se corse ! Autant le trottoir pavé et abimé, ça passe, les gens qui avancent en crabe aussi (mais si, vous savez, ceux que vous voulez doubler mais qui avancent en diagonale alors vous restez derrière en soupirant !), mais les connards, ça passe pas du tout !
Le carrefour à côté du boulot est toujours bloqué. Déjà, à pied sans poussette, c’est chiant au quotidien (surtout quand on doit passer par ce carrefour 3 fois par jour). Quand le feu passe au vert pour les piétons, il faut zigzaguer entre les voitures et deux-roues qui ont tous l’idée de génie de s’avancer jusqu’au bout du bout et de rester bloqués sur le passage piéton donc. Et de provoquer encore plus de bouchons puisque lorsque l’autre feu est vert, ils empêchent les autres voitures de passer. Bref, vous voyez le tableau ?
J’attends donc au passage, une première fois, bloquée par le bus qui s’étend de tout son long sur le carrefour. Puis, vient enfin le moment où le bus dégage et que le feu piéton repasse au vert. J’avance, je zigzague, jusqu’à cette camionnette pourrie qui me bloque le passage. Manque juste 10 cm pour que je puisse passer devant elle. Je fais donc signe au conducteur, lui demande de se reculer un peu. Il fait mine de ne pas comprendre, je lui explique que je ne passe pas avec ma poussette. Et là, il me dit que non, il bougera pas, j’ai qu’à faire le tour. LE GROS CON.
Pétage de plomb.
J’écrase mon poing sur son capot en hurlant toutes les insultes du monde. Je lui gueule dessus pendant 2 bonnes minutes, oubliant tout le reste. La route se dégage devant lui, j’avance, suivie par les autres gens bloqués derrière moi (et tout aussi mécontents !). Et l’autre abruti trouve encore le moyen de sortir de sa voiture pour me traiter d’hystérique et que je n’ai qu’à aller péter ma crise ailleurs (vous avez dit macho ?). Si j’avais pas eu les filles avec moi, c’est sa sale tronche que j’aurais pété je crois. La « conversation » s’est finie sur un truc du genre (attention, âmes sensibles s’abstenir) « putain mais espèce de gros enculé de merde,déjà tu n’as pas à être arrêté sur le passage piéton, tu connais pas le code de la route ? Alors tu fermes ta gueule tu rentres dans ta caisse et tu dégages !« . Une vraie furie. En partant, j’ai entendu les autres piétons continuer à lui râler dessus et à me défendre parce que « bah oui elle a raison la dame ».
Voilà pourquoi je n’aime pas Paris. Parce dans une grande ville comme Paris, soumis à un stress quotidien, on devient vite très con. Egoïste, agressif, violent. Et j’aime pas ça. Je n’aime pas être comme ça, et je n’aime pas que les autres le soient non plus. On fini par tous devenir le con de quelqu’un. Moi aussi j’ai été conne de gueuler comme ça (mais ça m’a fait du bien !). Moi aussi j’ai été conne la fois où, saoulée de m’être fait bousculer 5à fois dans le métro, j’ai à mon tour bousculé les gens.
Maintenant, rien qu’en y repensant j’ai les boules (et mal à la main !) et je sais qu’il va me falloir encore pas mal de temps pour digérer. Mais au moins, je suis encore plus sure que, quoi qu’il arrive, je ne veux plus jamais revivre ça, je ne veux pas que les filles aient à subir ça et je veux vite m’éloigner de Paris !
Alors rassurez-moi, dites-moi qu’il y a d’autres grandes villes où ça ne se passe pas comme ça ? (Parce que malgré tout je ne suis pas une fille de la campagne !)