Dans la tête d’une maman de prématuré

Le mercredi matin, c’est un peu le rituel : pendant que les filles s’occupent seules, je regarde Les Maternelles. Une habitude que j’ai prise pendant ma grossesse puis durant mon congé mat’. Et le sujet de ce matin sur les bébés prématurés m’a inspiré cet article.

Parce que j’avais envie de vous parler un peu de ce qui se passe dans la tête d’une maman d’un bébé arrivé un peu trop tôt…

Tout d’abord, il y a beaucoup de culpabilité.
Je me suis énormément sentie coupable de ne pas avoir su garder mes filles au chaud un peu plus longtemps. Et je me suis surtout sentie coupable, pendant ma grossesse, d’avoir souhaité que cela cesse (trop lourd, trop fatiguant…) même si je savais que ce n’était pas le bon moment. Je suis persuadée que, passée le seuil fatidique des 34SA annoncé par mon obstétricien, mon corps a décidé de mettre fin à cette souffrance physique et morale. Au fond, je crois qu’on se sent vraiment responsable de ne pas avoir réussi à mener notre grossesse à terme (surtout quand d’autres y arrivent parfaitement !).

Et bien sur pas mal de peur aussi.
Parce que forcément, un bébé prématuré est plus fragile. Il a des difficultés à respirer seul, à s’alimenter, est branché en permanence sur des tas de machines bruyantes qui mesurent la saturation en oxygène, le rythme cardiaque… Les filles oubliaient parfois de respirer d’elles-même et leur taux d’oxygène chutait irrémédiablement, faisant sonner cette maudite machine et accourir les infirmières. Nos moments d’intimité en néonat’ ont ainsi été souvent interrompus. Même si j’ai appris au fil des jours à ne plus regarder ces machines sans arrêt (ça ne rassure en rien de toute façon !) et à stimuler mes filles pour qu’elles respirent de nouveau correctement sans l’aide des infirmières, la peur a toujours été présente. Et jusque longtemps après.

Et de l’inquiétude…
Ma plus grande étant au tout début « est-ce qu’elles vont avoir des séquelles ? » et celle qui a tout de suite pris le pas « est-ce qu’elles vont être « en retard » ?« . Parce que oui, on nous dit qu’il faut tenir compte de leur prématurité pour mesurer leur évolution, on nous parle d’âge corrigé… La pédiatre m’a même précisé qu’un enfant prématurité « rattrapait » son retard jusqu’à l’âge de 6 ans ! 6 ans ! Qu’ensuite on considérait qu’il n’y a plus aucune différence. 6 ans, c’est énorme ! Alors forcément, on s’inquiète ! On scrute le moindre progrès, on compare avec les autres… On essaye de passer outre mais c’est difficile.

Alors voilà. Dans la prématuré il y a de la culpabilité, de la peur, de l’inquiétude. Mais surtout énormément d’amour !

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